jeudi 30 septembre 2010

Frangipanier, tombe en spirales.

La poésie était pour elle le parfum des frangipaniers dans des maisons dans lesquelles je me souviens, moi, de l'odeur de la mort, dont elle ne parlera pas volontiers, elle qui préfère évoquer la chair vive voire vibrante, les courbes des violoncelles: mais moi c'est chair décomposée et couronnes de fleurs et pots d'échappement des visiteurs, selon la cylindrée, et les animaux que j'ai tués moi-même, aussi. Vapeurs d'alcool et de café quand l'heure avance, ivresses et démentis dans l'haleine des hommes, dans les pleurs des femmes, mensonges ou vérités passagères, celles de mon frère niant ses larmes parce qu'il croyait pouvoir/devoir, celles des serments à la galerie...

Je suis le troisième-né, dernier-né, cela veut-il dire qu'on m'a fait pour les enterrer tous? Vous savez, pour combler les trous? Comme je suis malin j'ai adopté des petits frères, et je leur ai imposé mes conditions. Et je suis prêt à enterrer tout le monde, with a little help from my friends.

Es acabo.

Ha?

Message personnel.

On parle et on chante les vilains maris, surtout quand on fait la cour pour le chiffre d'affaire des hôtels payés à l'heure. On chante les salopes quand on tient une tondeuse avec un chewing-gum en guise de capote qui pardonne toutes les conneries passées. "Moi je" tiens ma bière, bien soucieux de mon positionnement, bien attentif à ma place dans l'histoire, et dans le métro, à ma petite vie qui sert de mortier à la grande, celle avec des hautes cloques qui libèrent les villes violées et humiliées mais, hahaha, libérées, celles qui distribuent des "journaux" gratuits tous les matins à l'entrée du réseau souterrain pour la masse d'esclaves vaincus dont je prétends ne pas être encore, surtout quand sur mon trajet deux lambdas argutient sur "Le Parti", quel qu'il soit, et j'ai pitié, bande d'occidentaux sans crises, sans visas, sans coups feux sauf de service, sans déménagements, bande de postiers sans exil, navigateurs à vélos en train de compter leurs kilomètres syndiqués et se sentant bien dans leur effort en raison de la Bettencourt et qui croient comprendre le prolétariat, eux qui se foutent du tiers-monde dont je suis la crème et dont je suis la lie, moi immigré roi là-bas, roi ici, roi partout mais eux, petis joueurs: show me what you got or shut the fuck up, I would pimp your ass if only I was interested in money... Non, en fait ce soir je m'en fous, ou du moins j'essaie, moi ce soir je me soûle. Même les rappeurs connaissent "L'Asssommoir d'Emile Zola", cf AfroJazz dans "Glou Glou Play". Et je suis un rappeur, encore, malgré la maigreur, malgré la légalité, malgré Tom Waits. Des rimes, alors. (Raclement de gorge, scratches du DJ).

Ladies and gents
Grands and cents
Was not meaning to
Define us by the shit we get into
To obtain it
Dat wet mind on a dry planet
Let's make it short I'll say:
Our young lives against an old death
Are a peppermint on a corpse's breath
Bitch you're even feeling alive watching "6 feet under"
Well I'm aware of your every blunder
And I'm aware of myself and aware
of each an every penny I spare

J'ai vieilli, pour sûr. Je traîne ma patte folle dans les couloirs du métro, où je m'endors. Je pisse encore, parfois, où je peux, mais c'est aujourd'hui par fatigue et non plus par défi. La check-list de mes fantasmes à assouvir est , depuis quelques temps déjà, intriquée dans la list des tâches que j'ai oubliées au coup de feu de la semaine dernière

Whenever I'm humming "I swear"