dimanche 31 octobre 2010

Consigne.

Je séquèstre à l'improviste dans un photomaton, pour un mug shot, un moment de joie suspecte, une pièce de plus à verser au dossier.
Il me restera de l'eau, du vent mais il devait
Bien y rêver sous ce duvet, mais votre Honneur
Je ne suis pas un donneur:
Je ne dénoncerai pas le bonheur.
Noyé dans la foule touriste je trompe les hélicos de la police et la houle déguisé en boîte aux lettres, avec tes mots qui rentrent dans ma bouche. Tu poses la pulpe de tes doigts sur le zinc et tapote
Et je croasse comme un crapaud qu'appâte la pluie qui clapote, et c'est ta faute
Ces photos floues de fête, ces propos de prophète
Ces facéties trop faites comme des serrures qu'on crochète.
Attends, je ne veux pas rentrer encore, un verre encore, tu veux?
Qui nous nous mouille comme un vieux pullover un jour pluvieux. Ok, ok, j'arrête les rimes. Consigner notre déguisement de petit couple sans histoire au milieu des hommes en porte-jarretelles et des femmes en loup d'un week-end d'Halloween. Les kilomètres d'écharpe qui sentent le neuf. Les couloirs de métro qui sentent la pisse. Les rues de Paris qui sentent la french fry. Et puis nous qui rions, de temps en temps, comme des cons.

vendredi 29 octobre 2010

L'échappée.

Lui promettre qu'un jour je lancerai à nouveau des promesses plutôt que poser des ultimatums. Mais elle s'en fout, déjà. Bon, je promets que demain je... Je promets que demain le monde sera toujours aussi vaste, assez vaste pour nous deux. Je promets que je ne fermerai pas la porte.

Tha shiznit? Déjà les barbelés.

Marqué à vie par ma vie, pardonnez-moi, l'A86 changera mais elle restera pour moi liée, à jamais, je le jure, à mon casque argenté qui passait la douleur, Nessbeal, les dB de caisses claires, le poids des mots, les claques des potos. L'A86 actuelle apparaîtra aux enfants que je n'aurai pas, sur des cartes postales rétro, telle la nationale 7 de Trénet, comme le chemin tranquille du bon vieux temps, à eux coincé dans leur époque de blade runners, leur époque en fait la mienne dans 20 ans. Je serai encore là dans 20 ans. Je suis déjà là, à parler du passé au futur antérieur. Oui mais il y a trop de 16 mesures que n'égaleront jamais les meilleurs coms de rue 89. Il n'y a pas de "classiques" sur internet? 4chan est-il la nouvelle voix du peuple? Lawlz. Ils ne parlent pas clair, ils parlent sans force: ils parlent en nombre, c'est tout.

De l'omniprésence de la mort et des morts en milieu de cuite.

C'est une vieille histoire, puisque le plus vieux métier du monde, en dépit de la fierté des putes, est de vivre avec la mort. Je n'évoque pas ici la voie guerrière du samouraï, mais les tombes reposées à l'ombre d'un manguier, d'un tamarinier ou du chantier inachevé du troisième étage, réduit à un amas de briques au milieu de la cour où les enfants jouent pour que leurs rires, résonnant dans le quartier du troisième plan des ruelles tananariviennes, rassure chacun de nous sur le fait que la vie suit son cours, pauvres olombelona (humains vivants) que nous sommes, conscients de là où la vie nous mène: au milieu de la cour.

Mon père ne conduisait de voitures que de son vivant, c'est là un point indiscutable. Si, si. Certaines nuits il nous conduisait sur la piste des caravanes des rallyes automobiles. D'autres fois nous faisions 30 kilomètres jusqu'à Ambatofotsy pour manger deux épis de maïs. D'autres fois encore nous allions, aussi inconséquemment, sortir de leurs tombes, avec tout un village inconnu et quelques centaines d'autres familiers, des morts tout aussi inconnus, qu'on ne reconnaissait que par leur nom écrit sur un papier glissé dans une bouteille vide attachée à leur linceul.

Assis au milieu des hombres, petit garçon, j'ai mangé mon riz à l'huile,ce riz rouge et gras des campagnes, à défaut de pouvoir boire, comme un hombre, l'alcool blanc et gras des campagnes. Jusqu'à ce que qu'un oncle, que je connaissais peut-être me tende le broc en émail. J'ai bu, et ensuite cet oncle a frotté sur mon visage et sur celui de tous ceux qu'il croisait et qui l'acceptaient, ses mains enduites de l'odeur du mort de la morte qu'il venait de sortir de la tombe.

Chouette, non?

J'ai arrêté d'avoir pitié de moi-même, et depuis ce jour je vais mieux.

Est-ce qu'on perd d'abord la foi, ou la peur? Ceux qui n'ont jamais eu la foi ont droit à un joker, petits enfants innocents, anges jamais tombés du ciel pour devenir démons. Je viendrais, imbibé d'alcool et m'efforçant d'être charitable, initier leurs visages avec mes mains imbibées de l'ail que je viens d'éplucher à mon boulot de commis. L'ail fait rire des vampires et autres croquemitaines. On a les initiations qu'on mérite, mais plus on est vieux et plus on en souffre, demandez aux circoncis tardifs. La pièce qu'on donne aux mendiants est-elle la même qu'on glissait sous la langue des morts pour payer son SMIC à Charon? En voilà des questions existentielles...

Famadihana.

Il y avait des carcasses de zébu pendues à la varangue, du whisky importé caché sous les bidons d'alcool de manioc. Nous étions cinq dans la tente à deux places, serrés aussi chauds que les morts dans la tombe, et nous avons fait la fête assez fort pour les réveiller avant d'aller leur rendre visite, mamangy, raiamandreny, ela tsy nandevenako anao aba... (je viens rendre visite, parents, cela fait longtemps que je ne t'ai pas enterré, père).

J'ai des photos quelque part. Je les ai laissées à leur place, qui n'est pas avec moi. Je n'emporte que moi, souvent, sans y penser. Je suis ce que les gens que j'aime ont légué au monde.

jeudi 28 octobre 2010

Les bourgeois, c'est comme des cochons.

Je rentre tard chaque nuit et marchant sur le même trottoir qui dure une cigarette entre le métro et la porte je pense à mes parents.

Une chanson de ma jeunesse répétait "le temps passe et passe et passe et tellement de choses ont changé". Mais peu de choses ont changé dans la façon de vivre à 30 ans et des poussières (balayées sous le tapis). José a quitté la France à mon âge, études, femme et enfants en poche, pour mourir aux toilettes quatre ans plus tard, emportant avec lui une belle situation, et laissant veuve et enfants.
Quant à moi je reviens en France à l'âge de José, dans la poche de ma femme, pour partir, Dieu sait quand, à l'endroit du monde que nous ne connaissons pas mais où il y aura du travail et des photos qu'on pourrait prendre mais qu'on ne prendra pas. Au pays les garçons de ma promotion veulent avoir des gros ventres pour ressembler à leurs femmes, et peser sur leurs maîtresses et les sièges en skaï aux soirées viande.

Je m'en vais tellement loin que le temps me semble aussi long que le chemin qu'il reste à parcourir. Je ne sais pas pourquoi je vais: mais pourquoi pas? Et puis la Terre est ronde.
(Le ciel est bleu alors je ne peux pas l'atteindre).

Le chemin est-il long ou juste un fossé qui se creuse? Je ne sais pas si j'avance ou si d'anciens amis s'enfoncent, eux qui servaient de repère, pendant que je surnage. Le passé les avale pendant que leurs enfants prennent possession du monde. Toutes les nuits quand je rentre, je pense à mes parents. Et puis j'écrase ma cigarette.

vendredi 22 octobre 2010

C'est vendredi et je suis comme Jésus au temple: en train de virer les marchands, les marchands qui rient parce que la fin est proche mais Jésus ne connaît rien au commerce (ce fils de charpentier, quel métier de gigolos qui refabriquent les faux-meubles des vieilles!) Amen.
Ici Jésus est tellement has-been qu'il ressemble à une discussion sur la peinture pré-raphaëiite. So passééééé... Tellement passé que les cons ne se rendent m^me pas compte quand ils tendent l'autre joue, que je cueille, moi, comme un fruit mûr: en force sans violence.
Où je me rends compte que je suis assez bien élevé pour ne jamais envisager d'être le premier à partir du travail. Oay, borizano!. Tout en expliquant à celui que je condescends que c'est "professionnel". Que le vélo c'est mal, étant noble, en certaiens confitions gastriques, à expliquer que latexture des cheveux dépend beaucoup de la pilosité du facteur. A faire bouffer de la demi-merde à des "critiques".

Demain menu de merde. Je pourrais aussi bien chier dans la salzfe.
Et à un moment même toi, bitchass, tu seras obligée d'essayer de vendre ton histoire, ton histoire périmée qui pue du cul, ton histoire que tu aurais dû raconter dans un escalier plus indulgent. Mais tu finis là, dans le vide, à raconter ta vie comme une épave, trop tard parce qu'aujourd'hui c'est redevenu comme tous les jours. Aujourd'hui ce n'est plus la fête et tu nous emmerdes. Ferme ta gueule avec ton histoire à la con, pauv'conne, ta maman qui suce bien. On les connaït tes parents, cette bande de putes. On leur doit même de l'argent.

So what?

Le gros cul du chef ne mérite pas de détails. Il paraît que c'est la vie, même quand j'essaie de ne pas la laisser entrer par ma bouche. Peut-être que j'ai accordé trop de crédit au mythe du mâle alpha.

Je n'ai peut-être pas accordé assez de crédit au mythe du mâle alpha. Le mâle alpha n'est que le premier mort parmi les suicidés.

Vous m'excuserez, c'était quand même difficile de ne pas croire cette bande de cons. " Con", comme on dit. Dès aujourd'hui, je les laisse mourir seuls, with a little help from my hands.

samedi 16 octobre 2010

O verve chenue des radoteurs, tu n'es qu'un ancien combattant qui mendie sa cotise. Et comme ça les sales cons se transforment en Santa quand tous les témoins de leurs méfaits sont enfin morts et enterrés. Il faudra bien qu'un jour on interdise la barbe. Il faudra bien qu'un jour je n'aie plus à pardonner. C'est en bonne voie. Nous étions mille et cents et il n'en reste que, je ne sais plus, nous dirons quelques-uns. Ou des moitiés (ceux qui sentaient pas bon).

"Et s'il n'en reste qu'un, je lui souhaite bonne chance".

Il y avait la lumière bleue, les guitares cheap, ne manquaient que deux ou trois uniformes et un "Bonsoir, Chérie". République bananière dans le trou du cul du monde. Je parlais de piazza avant de finir à l'arrière du fourgon comme pour tatouer de vérité toutes mes hâbleries passées, celles d'un bad boy de 50 kilos qui vous parle trois langues, dont deux sur le clitoris, monsieur l'agent, hommages à votre épouse. C'était pas cher payé pour trois heures de sommeil. Mon avocat ne répondait pas, il faut dire que je ne l'avais même pas appelé. Il faut vous dire aussi, Monsieur, que chez ces gens-là on en a bu d'autres. On a vécu comme on ne vit plus, avec panache, pour ne pas dire ganache, et autres sucreries. Ha la la, ma bonne dame, je vous parle d'un temps... Je ne vous dis que ça!

vendredi 15 octobre 2010

La nuit je mens

Je n'ai plus pitié de moi, j'ai arrêté, et depuis ce jour je vais mieux. Oui, nous allons. Ah oué tu vas là-bas en fait je m'en bats les couilles tu vas te manger j'en reviens mais je ne te le dis pas parce que tu t'en fous aussi? Lol. Quand nous nous disons aurevoir, entre "frères", nous nous souhaitons "bonne chance", avec un sourire en coin, qui veut dire que sans moi tu es mort, et que sans toi je suis mort. Et mon sourire représente notre rapport fantasmé à la mort. Dont on se fout ensemble, delusional.

samedi 9 octobre 2010

The penitentiary is on fire
and the inmate's running the asylum
but he's running slow.

vendredi 8 octobre 2010

Neun und neunzig luftballons

Ignorants en vessies et en lanternes, confondus avec des rognons et des LEDs, j'en profite pour affûter, à 15° sur le fusil, mon profil en biseau, pour trancher à coups précis dans le bout de gras, celui qu'on taille à la taille (ô verve drue des barbes roussies aux bivouacs) des demi-déesses qui valent une pinte à deux.
On le dira au microphone qu'il fut, tour à tour, et survolant ses antécédents (caca- pipi, papa-maman, quel ennui): homme, et chien de pleines lunes.
Oyez, gentes, puisque gens fuyates comme queues entrejambées. Oyez l'oraison d'un homme.
Tout commença par la danse, bien avant le Verbe. Bien avant la dialectique il y eut la syncope, et bien avant la syncope il y eut l'eurodance.
Au quart-d'ère de fonte des glaciers ancillaires succcédèrent les temps anciens de Glen Medeiros, les premières amphores qu'on tenait par les anses. Et puis les premières tasses qui finirent en P. Quelques manuscrits subsistent au fond des tiroirs, parfumés de bouteilles entières de "Démon", qui continuent de nous dire : "Je t'aimerais (sic) toujours" un soir de 1999.

Prana Bindu.

Mon tablier, maculé du sang vaincu d'un chocolat en pistoles, que j'ai battu jusqu'à la mousse, drape des reflets d'écran de télévision (je suis dans la cour, et je regarde TF1 par la fenêtre des habitants du rez-de-chaussée, peintres/sculpteurs/mon cul lol) mon corps tout en peau et en os, tête levée. Je fume. Je suis, dans toute ma gloire, un commis de cuisine qui prend sa pause. Escoffier fumait-il? Escoffier est-il de droite?
[Insérer ici le regard qui s'échappe vers le ciel couché sur les 5 étages réglementaires de Paris, une musique exotique -pero mira como beben los peces en el rio- et quelques évocations d'impasses cinématographiques).

Agua de rosas
Dame de beber ahhh ahhh
Que esta tristeza
Acabe de una vez ahhh ahh
h