dimanche 28 août 2011

Tonton.

La vanité en une phrase : "Je vais faire de ma vie une (putain d') oeuvre d'art". Art contemporain, post-moderne, déconstruit, néo-classique?... "Post-néo-primitif"? Bouffon. Voilà comment ça se passe : une fois dissipées les velléités créatives on se résout à laisser faire le sperme et la matrice, pour s'émerveiller devant l'enfant en disant : "C'est moi qui ai fait ça!" C'est vrai. Tu as fait cet enfant. Et il est plus beau que toutes les merdes que nous avons jamais écrites, et tous tes engagements politiques foireux. Et quand il sera grand il travaillera en open-space et votera à droite, épousera une fille de son milieu (s'il n'est pas gay, ou pire: femelle). Bravo. Tu lui auras divinement octroyé un prénom exotique, bien sûr. Les anges ont des prénoms à la mode. Le classicisme est une mode aussi: c'est la mode automne-hiver des passés mal ensevelis, qui défile généralement à la fin de la trentaine.

Cependant au front nous réglons les lumières sur le sang la sueur et les larmes. Une dédicace à la petite fiancée avant de lancer l'assaut. Elle a du coeur à l'ouvrage à l'usine d'obus. "I can be your hero, babe". Rupture des ligaments croisés en rentrant le shoot au buzzer qui offre la victoire. L'habit vert kaki des immortels (académie), artistes morts sur scène (Molière), vert porte-malheur chez nous les artistes, la vanité en une phrase: "Je ferai de ma mort une (putain d') oeuvre d'art" (seppuku). La démocratie participative (parce qu'il est des démocraties non-participatives) demandant aux spectateurs de voter pour:
1- We are the champions
2- I don't want to miss a thing
3- The river of no return
4- Obiwan Kenobi
C'est votre dernier mot? On enchaîne sur la météo du pique-nique (jingle: Nino Ferrer - Les cornichons)

La vanité en 5000 pages, pondre une bouse, clamer: dixit! Amen. Au commencement était le verbe. A la fin les fluides corporels. Grosse ellipse. Connasse. Un pavé dans la vitrine aux beaux enfants qui disent: "Tout n'a pas été perdu, vous voyez, nous sommes là". Et bien, vous êtes là. Je vous souhaite bien du courage. L'art de vivre et de mourir c'est pas du gâteau, car le gâteau fait partie de l'art de manger. Manger permet de vivre mais fait mourir aussi, à petit feu. Le petit feu c'est toi, et manger c'est les bûches (les allumettes c'est les couilles à papa et la mouille à maman, mais tu comprendras tout seul). Vivre c'est mourir. C'est un peu compliqué, pardon, tonton est un peu bourré. Tu travailles bien à l'école? Elle s'appelle comment ta maîtresse? Elle a quel âge? Ah ouais? Hmmmm... Tiens, voilà 10 francs, va t'acheter un Playboy. C'est un secret entre nous.

mercredi 3 août 2011

Je ne sais plus quoi dire
Je n'habille plus les morts
Je lis des poèmes de mort japonais
Dans mes jeux vidéo
"Ludique"
Des sauterelles
Enterrées dans des boîtes d'allumettes
Paypal
J'aimais les cerisiers, les jacarandas
La neige sur mes tours qui n'étaient pas à moi
Il me reste le temps perdu
"Son parfum sur l'oreiller"
Ses pieds nus sur les planches
Mon coeur et ma guitare qui se soutenaient l'un l'autre
En mangeant quelques miettes d'histoire
L'effort de les ramasser
Je ne l'ai jamais fait
Je ne le ferai jamais
Elles me tombent dans la main
Dans les yeux
Dans la bouche
C'est facile de se souvenir
Difficile d'oublier
Quand on a voulu vivre
Tu aimes encore
La confiture et la campagne
Tu ne te souviens de rien
Et je ne comprends pas
Je préfère mes regrets à l'oubli
Et je n'y peux rien
Je ne peux pas effacer
Sauf à m'effacer moi-même
J'aimerais bien, parfois
Mais je reste là.