jeudi 30 décembre 2010

Lounge.

Je me suis habillé de savants calculs, encore une fois. Ni trop ceci, ni trop pas-assez-ça. Loin du binaire US de se demander quelle boisson est gay et laquelle ne l'est pas, je pèse les implications respectives d'un cageot de bières ou de quelques sips d'un long drink coloré sur mon image, et la conversation que je devrai maintenir pour flouter ou, au contraire, exagérer cette image, en fonction du potentiel de mon interlocuteur à prendre place dans mon dîner de cons personnel.

J'y arrive encore parfois, à faire bonne figure, à jouer aux marionnettes. Pourtant tous les artistes vous le diront: rien ne vaut le live. Je suis un artiste, et je pars en live. Je suis le clown blanc de cette auguste vie, mais le clown en a ras le cul. Je veux foutre des tartes sans crème dans la gueule de ces enfants, gâtés ou non. Alors je souris à leurs inanités, et je reprends une bière en montrant mes tatouages par inadvertance, tout en parlant de courts-métrages polonais expérimentaux que je suis en train d'inventer. La fille s'en fout, elle veut me raconter son aérobic, l'ennui de ses 10 ans de mariage, et qu'on échange nos numéros de téléphone. Je crois que je suis trop raffiné pour cette vie. Quelle plaie.

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